Balise 7

Comment ces terres de pâture étaient-elles utilisées ?

On traduit parfois devesa par terres de vaine pâture, mais c’est restrictif. Les deveses, dès le moyen âge sont des réponses à la déforestation non controlée pour garantir un approvisionnement des populations en bois d’œuvre, pâturage charbon et peut être même en gibier. Il s’agit en quelque sorte d’une œuvre sociale et à la fois d’une tire lire pour la communauté des habitants.

N’importe quel habitant du village pouvait y amener ses bêtes pour pâturer. N’importe quel habitant pouvait y aller couper un arbre (avec l’accord du Consell General) pour fabriquer des poutres ou des linteaux …

A Eus on peut imaginer qu’un habitant de Marquixanes pouvait par exemple faire pâturer ses animaux sur n’importe qu’elle terre de la commune pourvu qu’il ait l’autorisation du propriétaire mais en aucun cas sur la devesa d’Eus car celle-ci appartenait à la communauté des habitants du village. Marquixanes avait sa propre devesa.

On pourrait suivre certains murs de clôture pour en délimiter les contours, mais sachant que comme la plupart des biens communs elle à été vendue ou répartie entre les habitants à la suite de l’annexion à la France ou à la suite de la révolution

La gestion communale revient sous l’ancien régime au conseil général, et la communauté d’habitants est gérée par une sorte de démocratie directe, l’insaculation. En clair chaque année à une date précise, les noms des chefs de familles étaient mis dans un sac et un certain nombre (représentant une partie seulement des futurs membres de l’assemblée) était tiré au sort. Les « tirés au sort » siégeaient au « Consell General » de la commune et s’appelaient des cònsol. Ce Consell General n’avait pas de personnalité juridique, il représentait la communauté des habitants, el comú.

C’est dans ce contexte que la fonction des  terres de vaines pâture sont définies 

la devesa, sert un peu à tout.

Donc au sujet de la devesa, quelques points saillants :

1/ la proximité de terres collectives avec le village pour laisser les paître les bêtes de travail, ainsi laissées à proximité pour les récupérer plus vite avant le travail au champs, la proximité aussi pour les bois. Proximité importante car Eus est un village frontalier et durant tout les XVè, XVIè et XVIIè siècles (voire même avant) le Gavatx (le français) est l’ennemi voire même l’Ennemi !

2/ l’usage qui relève du droit catalan mais avec les ajustements de la communauté locale et si je me réfère à Brunet, des communautés qui en tout tant s’adaptent pour échapper peu ou proue aux pressions de l’état monarchique puis de l’état républicain

3/ la fin de la devesa en tant que telle qui a certainement eu lieu suite à la Révolution mais je n’ai pas trouvé d’information à ce sujet. A noter que certaines communes ont partagé leur devesa entre les habitants (dons ? ventes ?) d’autres l’ont transférée à la commune nouvellement constituée et disposant d’une personnalité juridique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *