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Pourquoi les plantes du maquis sont elles parfumées ?

Près de 10% de l’énergie d’une plante est consacrée à la fabrication des composés organiques volatils. Les odeurs. Elles peuvent être dégagées par la fleur, mais aussi par les feuilles. Toute la question est de savoir quel est le mécanisme qui organise cette production.

Le maquis, c’est l’évolution de la forêt claire primitive mais sur terrain acide (le granit est une roche acide). En zone méditerranéenne, qui plus est sur des sols presque squelettiques, les plantes ont tout intérêt à lutter contre leur déshydratation causée par les sécheresses répétées.

Les plantes ont développées beaucoup de stratégies pour lutter contre la sécheresse et combinent souvent plusieurs stratégies.

  • La fuite, nombre de plantes ne sont pas présentes en milieu méditerranéen car trop d’écarts de températures et trop de périodes de sécheresse.
  • La cachette, il est souvent plus simple de rester sous terre ou à l’abri d’un rocher pendant les périodes les plus sèches , asphodèle (asphodelus albus)
  • La recherche d’eau a tout prix, en multipliant les racines et notamment les racines profondes,
  • Feuilles petites, on réduit la surface au soleil donc on réduit l’évaporation
  • Feuilles vernissées, c’est le double vitrage, on isole et on élimine l’évaporation du coté le plus au soleil de la feuille
  • Feuilles poilues, on créé de l’ombre sur la feuille pour éviter trop  d’évaporation
  • Feuilles, … disparues : chez beaucoup de plantes de garrigue et de maquis les feuilles sont tout simplement inexistantes ou en très petit nombre, par exemple le genet d’Espagne (spartium juceum) ou l’asperge sauvage (asparagus acutifolius). Comme la plante doit tout de même faire la photosynthèse, celle-ci se fait par les tiges.
Le Thym d'Eus, plante aromatique très présente dans le maquis catalan
Le Thym d’Eus, plante aromatique très présente dans le maquis catalan
L'Asphodèle vit dans le sol pendant les mois chauds et secs pyrenees botanique maquis
L’Asphodèle vit dans le sol pendant les mois chauds et secs

Et le parfum ?

Les plantes odorantes, ont en plus d’autres stratagèmes, développé une façon de se protéger des excès de chaleur et de l’évaporation en créant des molécules parfumées. Cela relève à la fois du brumisateur et de la lutte physico chimique.

En évacuant ses molécules aromatiques, la plante garde ses molécules d’eau puisqu’elle « transpire » autre chose que de l’eau et ainsi la plante se crée une atmosphère particulière avec notamment des molécules relativement « lourdes » qui ont du mal à s’évaporer et de plus font office de réflecteurs solaires sans pour autant empêcher les photons d’arriver jusqu’aux feuilles, comme le ferait un petit nuage qui voile le soleil un jour d’été.

Le saviez-vous ?

Les fleurs communicantes

Des arbres communiquent lorsqu’ils sont mangés par un animal herbivore, typiquement, les girafes. Ils émettent une odeur qui va avertir les autres arbres qu’ils doivent produire une toxine qui éloignera les girafes. Les odeurs servent donc bien aussi à communiquer entre plantes.

Et cette odeur peut avoir une intensité différente en fonction des circonstances et des moments de la journée. Ainsi, le jasmin va produire davantage en fin d’après-midi, mais d’autres espèces privilégieront le matin. Chaque fois, ces productions sont adaptées à leur environnement, à la lutte contre les insectes ou contre les herbivores.

L’étude porte sur les plantes et pas sur les composés volatils produits par les autres êtres vivants comme les animaux ou les humains. Typiquement, les grandes familles d’odeurs chez les plantes sont les terpénoïdes et les phénylpropanoïdes. L’intérêt serait de comprendre les mécanismes de production pour fabriquer, par exemple, des roses qui sentent mieux ou qui ont des parfums plus spécifiques.

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